666
6, le chiffre du jour !
66, c'est le numéro de la chambre d'hôtel de Léna et Julian à Añelo
66 mille pesos, c'est le prix de la chambre d'hôtel... belle chambre pour le prix d'un Formule 1 en France
Mais avant d'en arriver là, il y a eu la ruta 6 qui à elle seule justifie le titre de cet article.
Un ripio diabolique qui usera notre zénitude, épuisera les chauffeurs du jour et ruinera mon dos. Pourtant sur le papier (et sur Google maps) rien qui ne nous alerte : une route qui relie Buta Ranquil à Rincon el Sauces, qui longe le Rio Colorado sans beaucoup de dénivelé (pas comme la ruta 43 vers le Domuyo), un axe plutôt fréquenté (pas comme la ruta 37) et qui suit le parcours du gazoduc qui alimente la ville de Buta (Butagaz of course).
Mais la ruta 6 est pourrie, dangereuse, insupportable : sable, serucho, cailloux, trous . C'est interminable et pourtant le paysage traversé est toujours très beau
Heureusement que nous avons Gauchito Gil avec nous ;-)
Nous arriverons rincés à Rincon ! On se partage un bol de riz avec deux oeufs durs, des olives et un fond de mayonnaise.
Un repas un peu pourri, digne de la Ruta 6.
Après Rincon (prononcez RineConne et pas Rinsson) nous abordons le second temps de cette journée placée sous le signe diabolique : l'orage se profile et se déclare. Le feu du ciel nous rattrape !
Nous traversons la région de la Vaca Muerta* (la Vache Morte) qui tire son nom des mapuches qui s'y sont installés. A l'origine du nom sûrement une carcasse de vache trouvée à proximité du village mapuche, qui a ensuite donnée le nom à une chaîne de montagne. Par la suite, c'est toute la région qui a pris ce nom lorsque du pétrole a été trouvé dans la région.
La Vaca Muerta est maintenant bien connue en Argentine pour être une des plus grande réserve (36 000 km²) de pétrole et gaz de schiste au monde. Les torchères ponctuent le paysage, le feu de la terre nous rattrape.
* la région porte toujours bien son nom, on dénombrera pas moins de 3 carcasses de vache sur le bas-côté de la route.
La route traverse les pompes à tête de cheval, caractéristiques de l'imagerie pétrolifère jusqu'à Anelo où nous découvrons une ville de travailleurs du pétrole : circulation de camions incessante, une concentration de pick-up au m² impressionnante, des restaurants fréquentés par 90% de travailleurs pétroleux
La journée s'achèvera au restaurant avec un verre de Malbec de Patagonie.
Mais nous n'en n'avons pas encore fini avec le 666 ...
Samedi 10 février, dernier jour dans le Neuquén. Le matin, nous rejoignons Neuquén La Ville par une route bitumée (exploitation pétrolière oblige) et dans un trafic que nous n'avions pas encore connu lors de notre périple.
Nous allons directement à la gare Omnibus pour acheter nos tickets de retour... petit flottement lors qu'on apprend que les bus de l'après-midi sont complets. Par défaut, on valide un départ à 0h50 le dimanche matin pour une arrivée à Buenos Aires vers 18h.
Prix du billet 66.6 mille Pesos, gloups ... encore un signe ?
Dans l'après-midi on tente de donner une deuxième chance à Neuquén La Ville, mais rien n'y fait ça reste moche et pénible d'y circuler.
Alors dans une ultime hommage, nous consacrons une heure à bichonner notre char - séance CarWash. Grâce à Gauchito Gil, nous rendons notre Logan propre et entière. Elle aura su nous accompagner sur les 1500 kms parcourus, sur des routes pas vraiment faites pour elle, sans trop consommer. Seul le petit voyant orange nous aura fait douter, mais quand c'est orange c'est pas grave ...