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26 Jul

Une journée particulière

Publié par VéroVéro7  - Catégories :  #La Réunion Été 2015

Une journée particulière

Dimanche 26 juillet
Etape 10 Caverne Dufour/Piton des Neiges/Bou
rg Murat

600 m de dénivelé positif
1600 m de dénivelé négatif
24,7 km

Une journée bien particulière, en quelques repères : 13 heures de marche, départ à la frontale deux heures avant le lever du soleil et arrivée à la frontale deux heures après le coucher du soleil ! Plus de 24km en montagne et 1600m de descente. Plus JAMAIS ça !!

Deux jours de randonnées en un ... premier jour : après une courte nuit à la caverne Dufour (des randonneurs "nuisibles" qui jouent aux cartes jusque trop tard dans la nuit, et des randonneurs indélicats qui papotent bien avant 4 heures du matin, heure de réveil pour l'ascension du piton), départ pour l'ascension "bonnet, gants, frontale". Deux heures de marche sous un ciel étoilé magnifique mais dans les cailloux et pierriers.
Nous arrivons lorsque le ciel commence à rougeoyer au dessus de la mer de nuage. Il fait froid mais c'est magnifique ! Le soleil se lève et fait ressortir les teintes rouges de la pierre volcanique du piton.
L'ombre du piton des Neiges se dessine sur le grand Bénare et son rempart. Le Piton de la Fournaise surgit des nuages et domine vers le Sud. Nous contemplons bien plus bas dans la vallée, Cilaos et le col du Taïbit que nous avons franchi il y a déjà 4 jours.
Le piton culmine à 3071m, l'altitude se fait sentir, légère nausée et début de mal de tête m'accompagne pour une descente fastidieuse qui ne présage rien de bon pour le reste de la journée.

Premières lueurs

Premières lueurs

Vue sur le Piton de la Fournaise

Vue sur le Piton de la Fournaise

L'ombre du piton des Neiges sur le Grand Bénare et le rempart de Mafate

L'ombre du piton des Neiges sur le Grand Bénare et le rempart de Mafate

lunaire ou martien ?

lunaire ou martien ?

Panorama sur le piton

Panorama sur le piton

paillettes de glace ... quand on vous dit qu'il fait froid !

paillettes de glace ... quand on vous dit qu'il fait froid !

De retour au gîte de la caverne Dufour nous prenons notre petit déjeuner : brioche et café ! 
Nous nous préparons pour notre deuxième journée de marche. On nous annonce 5 heures de marche dans du terrain pierres et boue ...nous n'allons pas être déçus!
Départ du gîte à 10h15 après que Francis ait fait le plein de bounty et snickers.
Petite montée sur le coteau de Kerveguan, directement dans le pierrier. Le sentier est annoncé pour environ 1h de marche, nous en mettrons deux ... je "navigue" au ralenti nausée et mal de tête malgré mes deux efferalgan.  Le chemin n'est pas agréable mais la vue compense largement. 


Après environ 2h30 de marche, pause déjeuner dans une petite clairière, au soleil et au calme... On s'aperçoit qu'il n'y a quasiment pas de randonneurs sur ce tronçon de GR ... on va comprendre pourquoi dans les 5 heures qui suivront. 


 

Vue du gîte de la caverne Dufour, le coteau de Kerveguan, la plaine des Caffres ... notre projet de l'après midi

Vue du gîte de la caverne Dufour, le coteau de Kerveguan, la plaine des Caffres ... notre projet de l'après midi

Panorama de Cilaos depuis le côteau de Kerveguan

Panorama de Cilaos depuis le côteau de Kerveguan

chemin faisant ...
chemin faisant ...

chemin faisant ...

Le randonneur fantôme

Le randonneur fantôme

dernier panorama ...

dernier panorama ...

13h30, Francis me "secoue" pour qu'on reparte, il nous reste bien 900m de descente à faire, faudrait pas qu'on arrive trop tard au gîte si on veut manger. 
On s'enfonce assez rapidement dans la partie boisée de l'étape. Température confort pour la marche, le seul élément de confort ! Le terrain devient à la limite du praticable, des pierriers, de la boue, les deux ensemble, aucune vue sur l'île ... on n'avance pas, j'ai un gros coup de mou avant une pause bounty salvatrice ... on n'a pas d'alternative, il faut aller droit devant, maintenir son équilibre et le cap, mais c'est in-ter-mi-nable !!!

L'après midi progresse, mais pas nous! Nos pointages GPS nous dépriment, heureusement je retrouve un peu de tonus (plus de nausée et de mal de tête). Francis fait quelques glissades, histoire d'occuper la descente. 
Un petit passage sur les hauteurs du coteau Maigre à 1988m et à 17h j'appelle le gîte pour leur dire que nous serons légèrement en retard... on commence tout juste la descente qui doit nous mener à la plaine des Cafres à 1600m.
18h, la descente s'achève toujours dans la boue, les pierres, les racines... on aborde un terrain plus facile juste au moment où on sort les frontales pour voir le chemin ! On finira la rando à la seule lueur de la frontale de Francis, la mienne sert pour la déco ! et servira un peu de phare arrière quand on sera sur la nationale !
Il nous reste encore environ deux heures de marche, au pas de course pour atteindre et traverser la plaine des Cafres... on devine des pâturages et des vaches, et au loin on aperçoit les lumières de la ville. 
Depuis qu'on a allumé les lampes, on est passé en mode "tout va bien, tout est sous contrôle", surement les endorphines qu'on sécrète, le mode "instinct de survie" qui s'active. On arrive à un parking, puis un chemin bétonné avant de rejoindre la nationale à deux kilomètres. Plus de réseau pour prévenir le gîte qu'on est presque arrivé ! On tape les deux kilomètres de béton au pas de course ... les pieds commencent à chauffer et l'humidité à tomber.
Arrivés sur la RN, Francis marche devant avec la frontale, je marche derrière avec ma frontale derrière la tête en mode éclairage rouge et notre mini convoi s'élance vers Bourg-Murat avec le secret espoir d'être pris en auto-stop ... une dizaine de voitures nous doublerons méchamment avant qu'un jeune dans une 205 en pièces détachées ne s'arrête et nous évite encore une demi heure de marche.
A 20h30, au gîte la propriétaire nous accueille avec un "c'est à cette heure là qu'on arrive !" sur le ton de la moquerie gentille tout de même ... on rit moins quand on apprend que le gîte ne sert pas de repas ! Cela dit on est tellement crevés qu'on se jette dans le lit après une toilette sommaire et un dernier fou rire lorsque Francis prend la pose du penseur de Rodin ... à poil au dessus du radiateur à bain d'huile !

Au bilan, une bien belle journée ... après tout, il aurait pu pleuvoir, on aurait pu tomber 10 fois dans la boue, on aurait pu se perdre dans la nuit, j'aurai pu avoir mal au genou, on aurait pu manquer de Bounty, on aurait pu tomber en panne de lampe frontale, on aurait pu se faire attaquer par les moustiques, on aurait pu se faire courser par les vaches dans la plaine des Cafres... 


Aujourd'hui pas de dodo, pas de p'tit rhum et un sacré p... de mal aux pieds !
Demain on passe au plan B pour le piton de la Fournaise.
 

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M
Là c'est une journée qui ne s'oublie pas , et de nuit on a une autre vision ! EX : Les vaches sont toutes de la même couleur !<br /> Bisous !
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