28 Jul

Un long dimanche de randonnée

Publié par VéroVéro7 - Catégories : #Italie 2019, #Dolomites

Dimanche 28 juillet, où il est question de Jésus en croix, de vidéo surveillance, de petits pains, des Français pas bien polis et de Gudrun le cerbère de la panière.

6h30 : Debout tous le monde ! Paquetage bouclé, RDV petit déjeuner.
7h00 : ruée vers l’or(ge) et le blé. Le monde se divise en deux : ceux qui stockent pain, beurre, pâté, confiture, croissant, café directement dans leur estomac - Francis est de cette école, et ceux qui se font engueuler par Gudrun.
Gudrun, la patronne du refuge, gère le pain comme on gère son petit bas de laine. Il n’y a pas de petite économie, donc pas de pain servi au diner et pour le petit déjeuner, malheur à celui qui ne gloutonne pas dès le matin, interdiction formelle de mettre une tranche de pain dans sa poche pour la montée du matin.
Pendant que certains se font « choper » la main (le pain) dans le sac, et font diversion, d’autres en profitent et subtilisent la précieuse ressource... c’est ça l’esprit d’équipe.

7h30 : Jean-Marie qui a encore oublié sa tête sur la table du petit déjeuner, affronte Gudrun en face à face. Elle lui rend ses lunettes non sans lui avoir fait la leçon sur ces Français qui ne respectent décidément rien et qui sont si malpolis.
7h35 : Prêt à partir, à côté de la réserve de bois pour l’hiver, nous découvrons la vidéosurveillance du refuge. Pô Pô Pô, nous voilà blacklistés dans ce refuge.
7h40 : Début de la première montée (et dernière pour moi), en partant du refuge, les premiers pénitents confondront Jésus en Croix et poste de vidéo surveillance ... les effets de la mauvaise conscience, et l’esprit de pénitence sûrement.

Au premier point de passage, après le premier raidillon, Laura nous annonce que nous avons mangé notre pain blanc ... il nous reste 850 m de descente pour boucler la première phase de la randonnée.
La pluie s’installe tranquillement sur le chemin, au fur et à mesure, nous couvrons les sacs à dos puis nos épaules, puis notre tête. La descente se fait d’un bon pas avec quelques glissades maîtrisées, quelques escales techniques de haute voltige, quelques passages câblés, quelques chamois signalés que je ne verrais pas (lunettes embuées).

10h : descente terminée. Pause céréales au pied de la falaise d’escalade.
J’abandonne le groupe pour une montée tranquille au Tre Cime en bus. Fatigue, pluie et visibilité me confortent dans ma décision.
L’arrivée au refuge me rappelle l’Ecosse, couplée à l’Irlande, avec un soupçon de Rhune : l’Ecosse pour les quelques traces de sommet entr’aperçus, l’Irlande pour les collines verdoyantes et empierrées, et la Rhune pour la vue dégagée. Qui n’a pas eu le droit à la Rhune dans le brouillard, ne connaît pas la Rhune !
Est ce que le Tre Cime est aux Dolomites, ce que la Rhune est au Pays Basque ?

11h : Café, croissant au refuge du jour.
La vue blanchit d’heure en heure... la météo annonce 90% d’humidité à 12h et 30% à 16h j’attends que le voile se lève.

13h : Minestrone et Verdura pour passer le temps au chaud. La vue continue à blanchir.

Petit dej avec vue

Déjeuner avec vue

14h : Hugo m’inspire...

Bientôt , à l'heure où blanchit la montagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées ...

15h : La montagne a suffisamment blanchi, je pars prendre l’air et à la recherche de la carte des Dolomites.

15h30 : je croise une bande de randonneurs errants, transis mais qui malgré tout semblent heureux... la psychologie du randonneur demeure très mystérieuse. Je les taxe de quelques billets pour accomplir ma mission cartographie et je pars en direction du refuge Locatelli que je pense être à quelques encablures, en haut du col.

16h : le col, vent et refuge en vue... à quelques encablures en bas du col.

16h30 : à défaut de carte des Dolomites , je pique dans la caisse de communauté pour payer mon vin brulé. Retour à la casa de départ non sans avoir admiré le Tre Cime qui daigne se dévoiler par cette belle après midi de brumes.