En la ruta de ripio del norte
Jeudi 1er février, fini le bitume, on attaque la piste avec notre char.
Direction Chos Malal en passant par le Salto del Agrio, El Huecù et El Cholar. 160km
Nos gentils organisateurs ont fait le choix du ripio (la piste) et pas du bitume de la Ruta 40.
Ca secoue, ça tape, ça soulève de la poussière mais pu*** qu'est ce que c'est beau !
On empruntera plusieurs types de ripio composés de graviers ou cailloux plus ou moins gros.
Le plus emblématique est le ripio serrucho (la scie) parce que composé d'une suite de petites vagues (crête et creux) séparées d'une vingtaine de centimètres*. Effet vibratoire garanti et comme dit Julian : "le ripio serrucho, c'est celui qui fait mal aux dents".
*Le serrucho est un phénomène naturel, crée par le vent. On l'observe fréquemment sur les dunes de sable, sur les ripios c'est dur comme du béton ;-)
15kms après la sortie de Caviahué, spot instagram sur la cascade de l'Agrio.
L'agrio irrigue toute la région, il prend sa source au volcan de Copahué, glisse en cascade vers Caviahué, alimente son lac et coule ensuite plein est avant de descendre vers le sud et rejoindre le Rio Neuquén.
45 mètres de chute d'eau dans un cirque aux couleurs de mousse et d'oxyde de fer.
Sur la piste, succession de pauses pour prendre des photos, on ne se lasse pas de ce paysage qui change après chaque lacet : aride ou plus verdoyant, collines douces laissant apparaître au loin les volcans de la Cordillère des Andes, canyons et plateaux...
Même Francis se laisse prendre par la magie des paysages et y va de sa petite photo ...Ca nous fera la blagounette du jour
Pause déjeuner à El Huecù puis café cocotte minute au café du village avant de repartir pour encore plus de cartes postales.
Pour le café, on attend 20 mn que la cafetière déposée dans une cocotte nous livre son nectar torrado.
Avant de repartir, Julian part en chasse des refrescos de son enfance (les pastilles du voyage) dans les rues de El Huecù, on trouvera un vieux bus qui vend des jus de fruits, une vieille caravane qui vend des hamburgers, mais point de refresco !
Sur la route, on "visite" quelques Gauchitos avant d'être rattrapé par la malédiction andine : un voyant orange vient de s'allumer sur le tableau de bord de notre char ! Francis tente un timide : "Quand c'est orange, c'est pas trop grave!" ... mais le doute s'installe. Je consulte mon téléphone, le GPS nous localise forcément loin du prochain village et il n'y a pas de réseau.
On poursuit notre chemin l'oeil rivé sur le voyant , faudrait pas qu'il vire au rouge !
Au premier gauchito que nous croisons, on descend et on fait une offrande de quelques pesos, ça coûte quasi rien et vaut mieux se mettre Gauchito Gil dans la poche.
On poursuit jusqu'à El Cholar, où Julian fait appel à un ami, son oncle puis son père qui n'y connait rien en mécanique mais au cas où ! Il passe ensuite le coup de fil qui sauve : appel à Carlos, le loueur de voiture qui lui dit immédiatement qu'il n'y a pas de problème, juste un capteur de particules du carburant, on peut rouler sans soucis... Francis avait raison, quand c'est orange, c'est pas grave.
On repart et on refait une offrande, on allume un cierge à Gauchito Gil pour le remercier.
On poursuit guilleret sur la route de Chos Malal, toujours quasi déserte, quasi carrossable mais complètement bluffante.
Après une pause nocturne à Chos Malal (hôtel pour nous, camping pour nos deux gueux) et un dîner pizza, empanadas, flan pour les gourmands, nous repartons, après quelques emplettes de survie (PQ et allumettes pour les cierges), toujours plus au nord vers Varvarco et le Domuyo (prononcer Domoucho).
Nous retrouvons un peu de bitume pour un peu de vitesse avant de terminer les 20 derniers kilomètres sur une nouvelle piste.
A Varvarco, Julian nous a dégoté une cabaña tout confort pour 20 000 pesos la nuit (15 euros) pour 4, rapport qualité prix juste imbattable.